Les Hautes-Terres du Guaté, en six capitales, ou plus.
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Coban est toujours dans les brumes. |
Allo allo ! Cette fois-ci, point
d'absence multi-mensuelle. Comme promis, je vous raconte la suite de
ce périple guatémaltèque.
Donc, cet été ma saison de fouille qui dure typiquement plus de deux mois, a été beaucoup plus courte qu'à l'habitude, ne durant que trois semaines. Conséquement, j'avais un gros mois de libre, représentant mes première vacances dans le monde Maya depuis un bon moment. Et j'en ai profité allègrement.
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Coban est reconnue pour ses fleurs, et ce, pour les bonnes raisons. Celle-ci fut ma deuxième fleur préférée dans la ville. |
La première moitié de mon voyage, consacrée aux hautes-terres, a commencé à Coban, capitale de l'Alta Vérapaz. Je connaissais déjà bien la ville pour y être passé deux fois, mais j'avais l'ardent désir d'y faire un court séjour, me permettant de faire une halte en route vers Guatémala City. Ce que je ne savais pas, c'est que le même weekend où j'y passais, il y avait le "fameux" marathon de Coban. En d'autres mots, l'endroit était plein, pas d'hôtel sympa, et beaucoup de trafic. Nez-en-moins, j'ai réussi à profiter de l'endroit qui est reconnu pour ses nuages, son chocolat (magnifique), ses orchidées et autres fleurs, sa gastronomie, et son air frais.
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Le parc central de la ville de Guatémala. Pas pittoresque, mais pas laid non-plus. |
Puis s'en est suivi Guatémala Ciudad, Guaté pour les intimes, qui m'a accueilli bras ouverts dans son smog et ses rues crasseuses. Ceci étant dit, cette ville crainte par beaucoup (et pour de bonnes raisons) renferme plusieurs bijoux. Entre autres, elle abrite de nombreux musées incroyables, de l'architecture très sympa, et des contrastes culturels étonnants. En effet, s'y côtoient indiens Maya de diverses origines (surtout Qeq'chi, K'iche, et K'akchiqel), tous pauvres ou presque, ainsi que ladinos, ou métis, de tout acabit: riches, moins riches, et pauvres bougres. Il n'est pas difficile de constater ces contrastes, comme en témoigne ce cliché ci-bas.
J'ai bien profité de mes quelques jours à Guaté, où je serai installé quelques mois par été les années à venir, étant donné que le laboratoire du projet La Corona y est établi.
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Un monsieur bcbg, et un monsieur qui fait marcher ses chèvres. Deux mondes parallèles qui se croisent au gré des rues. |
Fuyant l'épaisse fumée noire éjectée par les zotobus rouges diesel, je me suis dirigé vers la ville tranquille de Xelaju, ou Quetzaltenango. Nichée à 2,330 m d'altitude, elle est frisquounette, mais très jolie, bien culturelle, et située à proximité de plusieurs destinations captivantes.
J'y ai trouvé un hostel doté d'une cuisine, me permettant de m'adonner à mon passe-temps de voyage préféré: aller aux marchés locaux, acheter du manger, revenir chez moi, cuisiner le manger, et finalement, manger le manger.
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La cathédrale de Xela, capitale de l'état de Quetzaltenango, est très jolie, surtout baignée dans le couché de soleil. On aperçoit à droite l'entrée du marché centrale où j'achetais une bonne partie de mes vivres. |
Ma première excursion fut au site de Abaj Takalik, ou Takalik Abaj (dépendant de l'archéologue, et on s'en fout de toute façon), qui se trouve à deux heures de route, et 2000 m plus bas, dans le piedmont pacifique. Le site est magistral. Préclassique, il représente une belle transition d'Olmèque à Maya, et regorge d'architecture et de sculptures incroyables. La transition climatique, des nuages aux jungles tropicales, est foudroyante.
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Une petite pyramide cernée de monuments sculptés. À droite, un sauna, ou puj, une partie cruciale des civilisations mésoaméricaines. |
Une seconde escapade fut vers les
Fuentes Georginas (les Sources de Georgette), une merveille de la nature sous forme de bains géothermiques sulfureux qui puent pas, et qui te remettent sul piton.
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À plus de 2500 m d'altitude, on peut apercevoir les lointains volcans qui peuplent les hautes-terres du Guatémala comme les nids-de-poules les rues de Montréal. |
La route vers ces sources chaudes-chaudes est vraiment à couper le souffle. Et t'emmène, via le joli village de Zunil, via les champs de carottes et de choux, via les nuages, dans un endroit unique.
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Les voilà les bains sulfureux. Remarquez l'absence de gens dans le bain qui abrite la source en question. |
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Et me voilà, grand fou, à me baigner dans une eau à genre 60 degré dans le bain d'où émarge la source. C'est chaud en bâtard. Ça m'a pris une demie heure à me convaincre d'y aller, et j'y étais... tout seul. Deux Guatémaltèques et un Israélien m'y on suivi, mais pas les 12 fois. Après une minute, tu sors. |
Après Xela, ce fut le tour de Chichicastenango, hôte du marché le plus renommé du Guatémala, et ce n'est pas peu dire. Cette ville située au coeur du pays K'iché est très tranquille (sauf par jour de marché), pas touristique, offre des vues fantastiques, et fut bien reçu par mon âme en quête de moments de tranquillité non-touristique.
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Vue de mon hôtel, pas si mal. |
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Pascual Abaj. Une stèle maya ancienne transformée en autel maya contemporain situé en périphérie de la ville. |
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Un cimetière bariolé, vu depuis Pascual Abaj. |
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Mes expériences de photo de nuit. Il faisait noir-noir pur de vrai. Juré. |
Depuis Chichicastenango, j'ai pris un bus sur les routes étroites serpentant sur le flan des montagnes jusqu'à K'umark'aj, la dernière capitale des rois K'iche. Cette petite cité fut conquise par nul autre que Pedro de Alvarado, le grand conquistador blond qui a semé la terreur et la zizanie dans cette région du monde au milieu du 16e siècle.
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K'umark'aj vaut le détour. Aujourd'hui, les K'iche y font des cérémonies tous les jours, tel le couple à droite dans la photo. |
Mon périple dans cette région du Guatémala s'est terminé à Antigua, première capitale du Guatémala, détruite deux fois par les forces de la nature, et aujourd'hui capitale touristique de l'Amérique Centrale. J'y ai passé quatre jours de repos délicieux. Là, j'ai rencontré un couple anglais, Charlie et Tom, avec qui j'allais voyager pour un bon moment. De là, je suis redescendu vers Florés, où j'allais rencontrer les membres de mon ancien projet de fouilles Belizéen, SARP, et faire la fête, un peu.
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En route vers Antigua, je me suis arrêté deux heures à Tecpan, pour aller visiter la dernière capitale des K'akchikel, qui ont subis le même sort que celui des K'iche, aux mains du même général conquistador. |
La semaine prochaine: Basses-Terres, site perdus, grottes secrètes, et réveil en sursaut. Et beaucoup moins de capitales.