dimanche 25 septembre 2011

Bad Lock, Good Luck.

Alors cette semaine je vais me concentrer sur une histoire digne d'être racontée, celle de mon cadenas de vélo. Comme aucune photo n'est là pour accompagner ce récit biblique, je vous y mets des clichés de mes fouilles de cet été, sur le site d'Ixchel, Belize. Ok, c'est totalement hors contexte, mais c'est joli.

Je vous ai déjà parlé de Dustin, mon pote du programme (avec qui j'avais tiré le chariot allégorique), et bien justement, cette soirée de Mid-Summer Mardi-Gras, nous avions procédé à un échange de cadenas. Cela car son vélo était trop "large" pour son propre cadenas. Le mien étant d'un modèle plus long, dans un geste purement altruiste, je le lui échangé pour son petit "U-Lock", qui fitait bien sur mon vélo. Alors, depuis ce moment j'utilisais ce cadenas, qui faisait très bien l'affaire.

Donc, à peine quelques jours plus tard, mon ex-cadenas, désormais celui de Dustin, lui fait la passe du cadenas qui chie. Son vélo barré, indébarable, sous la pluie battante de la tempête tropicale, l'a emmerdé royalement. Un cadeau grec me direz-vous? Eh bien j'avais jamais eu de problème avec le cadenas avant, mais bon. Il fini par finir par résussir à l'ouvrir avec du WD-40 et 2 heures à gosser dessus. Il évite les 50$ chargés par un serrurier pour ouvrir ou couper la chose.

La longue plateforme temple sur laquel j'ai fouillé (mon unité de fouille était sous la bâche orange). Ce type de plateforme s'appelle une Eastern Shrine.

En fin de compte, avec mon petit cadenas, je m'en était bien tiré... Jusqu'à ce que...

... Nous sortions, Brittany, Evan, Dustin et moi, jeudi passé prendre 2-3 verres dans un bar pas trop loin. Bien entendu, c'est à vélo qu'on y va. On boit nos verres (chez Miss Mae's, les jeudi soir, c'est une piasse pour un mixed-drink). Minuit, il est temps de rentrer puisque j'ai mille cossins à faire le lendemain matin... Mais, mais mais, mais mon cadenas ne s'ouvre pas. Je gosse 10 minutes dessus, y'a pas moyen, il fait la tête dure. Et c'est pas un tit-cadenas de fif, c'est un u-lock. Comble du destin, Dustin est là et se fout de ma gueule. What goes around comes around... Alors je décide de retourner chez moi à pied (20 minutes de marche vs. 5 de vélo), et de m'occuper du cadenas le lendemain. 
Fail.

Cadenas : 1, Max : 0

Sur la plateforme en question, au tout-début des fouilles.

Le lendemain, je me lève de bonne heure, car j'ai un rendez-vous important à 12h30. Neuve heures, enfourchant le vélo prêté par ma coloc, je m'en vais acheter du graphite liquide afin d'essayer de forcer mon cadenas à ouvrir. Ceci étant dit, son vélo en est un typique de la Nouvelle-Orléans, un cruiser. Ça va pas vite, y'a qu'une vitesse, pis les freins c'est avec les pédales par en arrière, comme quand t'étais p'tit.

Mais bon, le graphite en main, je retourne retrouver mon vélo chez Miss Mae's. Il est toujours là. Alors pendant 30 minutes, je gosse après la serrure de ce petit merdeux de cadenas devant le regard amusé des gars de la construction qui y travaillent sur l'intersection. Je squirt une demie bouteille de graphite, me salie, sue, tâche mes vêtements, sacre, fais peur à des enfants, prend une gorgée d'eau, et fini par maudire un coup de pied sur le cadenas, oubliant que la clé s'y trouvait toujours, et briser la clé en mille. Fail. 

Cadenas : 2, Max : 0

Viarge de cul. Je reprend mes esprits, et décide de mener mon cruiser jusqu'au ACE, une quincallerie pas trop loin. Rendu là, j'explique ma situation. Et quel chance ! Un plombier très sympathique m'offre de venir me couper le cadenas avec un grinder (car les grosse pinces ça marche pas). Génial ! Alors, chop-chop, de retour sur le cruiser, de retour au vélo prisonnier. Le gars vérifie que ce qui reste de ma clé fitte dans le cadenas (prouvant que je ne suis pas un voleur culotté). Il branche sa meule, dans sa un transformateur pluggé dans son lighter de char. Et... rien. Pas assez d'ampère. Bien désolé, il essaye d'ouvrir mon cadenas avec le mognon de clé, n'y parvient pas, s'excuse, je le remercie, et il repart. 
Fail.

Cadenas : 3, Max : 0

Retour à la case départ. Que faire ? Je me convainc d'aller parler à un gars dans un gros truck de construction blanc. Lui explique la situation, me dit que c'est ok. Quelle chance ! Il veut toute fois vérifier que le vélo m'appartient. Pas de trouble, j'ai ma clé. Mais, mais mais, mais elle est où ? Boud'viarge. Trouve plus la clé. Je fouille 10 minutes pour ne trouver qu'un briquet.
Fail.

Cadenas : 4, Max : 0

Le monsieur me demande de demander au policier qui surveille les travaux de lui expliquer la situation car là il commence à être suspicieux de mon honnêteté. AAAAH! Ok, je parle au gros policier. Malgré mon degré d'exaspération, réussi en 10 minutes à le convaincre qu'il s'agit de mon vélo. Bon, là monsieur construction accepte de me donner un coup de main. Il empoigne une grosse scie à métal et on retourne à mon vélo. De kessé je vois pas? Ma clé a réapparu. On rigole, il commence à scier mon cadenas, et en 5 minutes y vient à bout. Qui aurait cru qu'une simple scie à fer ferait la job (note à quiconque fait face à cette situation). Je saute de joie, lui serre la main, il me dit que je lui doit pas un sous, je sacre le cadenas dans la poubelle avec triomphe.
Success.

Cadenas : 4, Max : 1000

Il est rendu midi moins 10, et je vais même pouvoir me rendre à mon rendez-vous de midi 30 à temps. Reste que j'ai dû chauffer mon vélo en tenant le guidon de l'autre vélo, ce qui est très casse-gueule, spécialement sur les rues de la Nouvelle-Orléans (apparemment ça s'appelle ghost-riding). Un arrêt pour m'acheter un nouveau cadenas, et hop, la journée peut commencer. Comme le gars du bike-shop me dit, You must always spit in the face of adversity. En fin de compte, je suis agréablement surpris de la gentillesse de tous ceux qui m'ont aidé dans ma quête contre cet ignoble cadenas, et qui ne m'ont rien chargé. Disons que ça te brasse le préjugé sur les Américains.

Bonne semaine !

Après une semaine de fouilles, avec Billy Boots, mon assistant, devant une tombe royale pas encore ouverte.

lundi 19 septembre 2011

Abandon

Salut à vous tous che(è)r(e)s blogueux (ses) !

J'espère que la vie se porte comme un chandail de laine bien chaud l'hiver pour chacun d'entre vous.

Ici, à la Nouvelle-Orléans, les choses se déroulent sans trop d'embuches, si ce n'est de la pluie diluvienne qui s'est remise à tomber (et couler dans ma chambre par le fait-même).

La semaine dernière a représenté ce que je dirais la dure réalisation de la réalité du programme dans lequel je me suis lancé. Ne me méprenez pas, j'adore les études, mais la quantité de travail impliquée dans 4 cours, plus un research assistantship, est vraiment très intense. Pour vous donner un exemple, je n'ai que pour un seul cours, 9 articles scientifiques (portant sur l'apparition de complexité sociale et les débuts de la civilization olmèque), ainsi que 4 chapitres d'un livre sur les Olmèques, et cela c'est sans parler des 4 autres articles pour le penchant undergraduate du cours qui sont "fortement suggérées". Et ça c'est les lectures, car y'a aussi deux courts assignments qui s'ajoute à cela. Et bon, 3 autres cours. Alors Jeudi dernier j'ai eu ma première petite crise panique devant tout cela... Mais aucune inquiétude, j'y ai remédié grâce à un grand coup de pied dans mon propre derrière.

Lors de la fête de la rentrée des étudiants gradués (samedi dernier), un morceau de culture américaine pour vous : Evan et Dustin performent le keg-stand.

 Lors de la même soirée, Dustin, Evan, Brittany (ma coloque), moi-même, et mon voisin fantôme qui nous a suivi.


Maintenant, une anecdote dont le titre est "un mauvais début de journée" :
Mardi je me réveille. Je vais me chercher du pain dans ma miche de pain tout neuve afin de me faire des tôsses. Mais ? Ma miche de pain est désormais toute mangée, sauf pour les quatre dernière tranches. Je vois le trou dans le sac. Il semblerait qu'un rongeur lui ai faite la passe. Alors je prends les deux dernières tranches pas mangouillées (j'ai besoin de déjeuner après tout), les mets dans le grille-pain. Va chercher un couteau. Kossé je vois !? Le tiroir est rempli de ti-bouts de pain. Le viarge de rat a tout transporté ma miche de pain découpée en ti-morceaux, 2 mètres plus loin dans mon tiroir à ustensiles ! Pourquoi ? Demandez au rat.
Tout ça me met en retard. J'enfourche mon vélo, pis pédale vite-vite. À peine deux minutes se sont-elles écoulées que je réalise que mon pneu arrière est à plat. Viarge de viarge. Pour m'en assurer, je regarde le pneu tout en roulant vite-vite (fortement déconseillé à la Nouvelle-Orléans), et shkweesh ! Un truc froid et gluant m'asperge le pied. Sidéré, je m'arrête, pour réaliser que l'improbable s'est probabilisé. J'ai roulé sur un gros tube de colle à cayoutchouk qui a éclaté et ma recouvert le pied, les orteils, les poils d'orteils, et la sandale, de colle à cayoutchouk. Max a pas pleuré sur le bord de Freret Street, mais son pied a pas senti bon ce jour-là...

Un peu de culture (?)
Peu d'entre vous le savent, mais le sujet de ma thèse de maîtrise fut l'archéologie de l'abandon. Un phénomène très important en archéologie car, ce qui caractérise un site archéologique, après tout, c'est qu'il est abandonné. Donc qui dit archéo de l'abandon dit l'étude des procédés ayant mené à l'abandon d'un site.
Et bien, à la Nouvelle-Orléans, on peut observer l'abandon en processus de se procéder...
Donc pour ajouter à la maison hantée des voisins fantômes, voici deux autres bâtiments abandonnés sur ma rue (mais plus loin quand même).

Un tit-magasin du coin abandonné, où les fantômes achètent leur pop-sicles. 


Une église abandonnée, où se réunissent les fantômes le dimanche.

Sinon, en rafale, j'ai eu mes deux premiers couch-surfers à NOLA, un sympathique couple de Toulousains. Et en leur compagnie nous sommes allé voir quelques concerts épatants (Funk, Blues, Brass) vendredi et samedi soir. Cela fut très sympa, et a fait beaucoup de bien.

Ciao ciao.

samedi 10 septembre 2011

Enwoye la momie au Dinwiddie !
(De Kossé ?)

Salutations ma bande de très chers/ères bloggeux/ses.

Depuis ma dernière entrée il ne s'est écoulé qu'une courte semaine, mais quelle semaine !

La semaine a commencé du bon pied (m'amenant à me questionner sur le nombre de pieds qu'une semaine possède : probablement 14, ou 2 pieds par jours. M'amenant à la seconde question: Combien des ces pieds sont-ils de bon augure ? Probablement 7.) Bref, la tempête tropicale Lee est passée, et un temps magnifique est venu la remplacer. Seuls dégâts chez nous: ma fenêtre de chambre #3 coule, ma chaîne de vélo a rouillé, et le palmier dans ma cour avant a perdu toutes ses palmes mortes. Soit-dit-en-passant, il semblerait que cette tempête ait causé davantage de grabuge au Québec qu'icitte.

C'est donc le vent dans les cheveux, les yeux rivés sur la route (les routes sont dangereuses ici, car elles sont pleines de trous) que je suis allé à vélo pour affronter ma seconde semaine d'université qui allait comporter plusieurs faits notoires. Tout d'abord, cette semaine fut ma première semaine de R.A., ou Research Assistant. Mon boulot comme R.A. est de travailler au sein de l'immense collection du MARI (Middle American Research Institute) qui contient : des artéfacts (ex: d'innombrable pièces de céramique maya), du matériel ethnographique (ex. des vraies têtes miniatures et la plus grande collection de textiles maya), de matériel archéologique vieux-vieux-vieux (genre d'immenses cartes de sites mayas dessinées dans les années 20, une collection de 5000 photos noir-et-blanc de la même période sur négatifs de 4 par 5 pouces), ainsi que beaucoup de choses random comme Herman, la momie aléoutienne).

Herman, la momie Aléoutienne (comme dans Îles Aléoutiennes, au Sud-ouest de l'Alaska, bien évidemment). Notez: 1-Le mini-kayak à sa droite qui est son offrande mortuaire 2-Le brun, c'est sa vraie peau.

Le nouvellement rénové Dinwiddie Hall, qui est entièrement dédié au Département d'Anthropologie et au MARI.

Alors niveau histoire, le MARI a toujours été établi dans le Dinwiddie Hall. À l'origine MARI était situé au 4e étage, mais après Katrina, il a été exproprié l'espace de 5 ans, pendant lesquels le Dinwiddie Hall a été rénové à neuf. Depuis l'an dernier, le département d'anthropologie a réinvesti les lieux, et le MARI s'est établi au 3e étage. Là, on a un espace complètement ouf, comme diraient les Parisiens, incluant six énormes pièces contenant la collection, des espaces de laboratoire ainsi qu'une Gallery où une exposition sera bientôt montée. Ce qu'il faut comprendre c'est que l'entièreté de la collection du MARI a dû être déménagé pour les rénovations, puis réinstallé, processus qui n'est pas tout-à-fait fini. Pourquoi je vous raconte tout ça? Et bien c'est que dans mon rôle de R.A. cette semaine j'ai participé à la réintégration de certaines pièces (dont Herman) au sein de la collection. Parmi ces pièces trônent des moulages de trois panneaux de bas-reliefs hiéroglyphiques et figuratifs coulés en 1932 à Palenque, site maya par excellence du Mexique. Bref, déballer ces gros panneaux et en voir la qualité fut vraiment très cool. Ces panneaux furent faits, par nul autre que Franz Blom (voir le blog de la semaine dernière) à l'origine pour être intégrés à l'Exposition Universelle de Chicago de 1933. Mettons qu'ils ont voyagé pas mal les ti-panneaux.

Les trois panneaux dévoilés. À droite, c'est Marcello Canuto, mon superviseur ainsi que le directeur du MARI, et le grand gars en arrière c'est Marc Zender, un ami mayaniste, le tout nouvel assistant directeur du MARI, mon prof d'épigraphie, et l'un des épigraphes / iconographes les plus brillants de sa génération. Les autres zamis c'est tous des étudiants au doc.  La photo fut prise dans la pièce consacrée au rangement du matériel de la collection (derrière Marc, y'a un corridor avec une enfilade d'une douzaine de ces immenses armoires blanches de chaque côté).

Les originaux de ces panneaux sont situés à l'intérieur de ce temple, le Temple du Soleil, de Palenque (photo prise à l'hiver 2009 durant mon périple chiapaneco avec mes parents).

Alors dans tout ça, la nouvelle géniale c'est que je vais être appelé, dans les mois à venir, à aider dans la création de l'expo de la Gallerie du MARI. Plus précisément, je suis un peu le coordonateur entre le MARI, et une équipe de 6  étudiants au doc (dont moi, et nous allons choisir quelles pièces présenter, ainsi que produire tous les documents écrits qui vont être présentés avec les pièces. Plus spécifiquement, je suis en charge de la première salle de l'expo, celle consacrée au Préclassique, ainsi qu'à l'intro à l'expo. Tout ça est TRÈS excitant. Le fait d'avoir la chance de faire ça est, ma foi, inespéré et représente une opportunité géniale. Je n'aurais pu souhaiter une meilleur introduction au MARI. En d'autre mots, j'ai vraiment la marde au cul.

Alors c'est tout pour aujourd'hui, et je vous laisse sur cette photo de la maison abandonnée hantée d'à côté de chez-nous et d'une liste de cinq faits relatifs à l'alcool et à la Nouvelle-Orléans.

1-Ici, les gens trouvent que 3,50$ pour une pinte de bière, et 9$ pour un pichet, c'est vraiment cher.
2-Ici, tu peux acheter 3 bouteilles de vin pour 10$ à la pharmacie.
3-Ici, il est totalement légal de boire de l'alcool n'importe où dans les rues (mais pas faire pipi).
4-Le Gouvernement américain refuse de donner des subventions adéquates à la ville pour rénover les routes qui sont en piteux (genre post-apocalyptique) état tant qu'elle ne changera pas les lois concernant la consommation d'alcool.
5-Conséquemment, faire du vélo, après avoir bu beaucoup d'alcool, sur des routes comme ça, c'est TRÈS dangereux.

New-Orleans possède énormément de maisons absolument magnifiques, mais suite à Katrina, en 2005, beaucoup de maisons ont été dévastées, et plusieurs sont toujours inhabitées, telle la maison voisine de la mienne (qui est hantée). Notez: 

1-Le papier rouge sur la colonne de la maison hantée appartient à la police et officialise le fait que cette maison est unnocupied and haunted. 
2-La porte blanche couchée à l'entrée de cours qui confirme que la maison est inaccessible, et derechef, hantée. 
3-La peinture est pas fraîche-fraîche. 
4-Y'a pas de lumière dans fenêtres 
5- J'ai pris la photo en pleine nuit, afin d'accentuer l'effet hanté 
6-Si tu fixes la fenêtre droite à l'étage pendant dix secondes, que tu tournes sur toi-même dix fois, pis que tu répètes ces deux étapes-là dix fois, y'a des bonne chances que tu tombes de ta chaise et te vomisses dans la bouche.

samedi 3 septembre 2011

Le Petit Dérangement : Max en Louisiane.

Au milieu du 18e siècle, des milliers de Francophones des colonies britanniques maritimes, les Acadiens, sont embarqués de force sur des navires anglais et déportés vers les États-Unis en devenir. Cet évènement historique très particulier pour la francophonie d'Amérique est souvent appelée "Le Grand Dérangement", et a eu plusieurs conséquences sur la communauté francophone d'Acadie, dont certaines génétiques ( http://www.youtube.com/watch?v=e3pXtu7D6NM ). Grand nombre d'entre eux finissent, après de nombreuses étapes, t une très longue route terrible, par se regrouper en Louisiane, alors colonie espagnole. Ils deviendront les Cajuns de la Louisiane.

Le Grand Dérangement

Au début du 21 siècle, un homme, pas Acadien, moi, Max, est déporté de son plein gré vers la Louisiane. Cet évènement dans sa vie est désormais connu comme "Le Petit Dérangement", et il s'appelle désormais Max de la Louisiane.

Moé, devant ma maison, pendant la Tempête Tropicale Lee, arborant mon trésor de t-shirt de Guy Lafleur, récemment autographié par le vrai Guy (voir au dessus du toton gauche sur le gros plan), ainsi que mes bas de pyjamas bleus.

Et me voilà. Je suis rendu un Armaricain.

"Mais, pourquoi la Nouvelle-Orléans ?" me diras-tu...
Eh ben, parce qu'il se trouve que j'ai eu la chance, en Avril 2011, de me voir offrir un poste comme candidat au doctorat en Anthropologie à Tulane University. Tulane, en terme d'Archéologie Maya, c'est un peu comme le Klondike. Disons que y'a peu de département d'Anthropologie qui peuvent se vanter d'avoir mené davantage d'archéologie dans l'aire Maya que Tulane. 

Le premier directeur du Middle American Research Institute (MARI, l'institut d'archéologie de Tulane), a fait des recherches pionnières dans les années 1920 sur des sites majeurs, tels Palenque et Uaxactun (dont il est le découvreur). Vers l'âge de 50 ans, après un divorce, il devint un alcoolique fini, et fut renvoyé du MARI. Suite à cela, avec sa nouvelle femme, Trudi, il alla s'installer au Chiapas, à San Cristobal de las Casas, où il acheta une villa qui devînt à ce moment "Nah Bolom", ou la Maison Jaguar en Maya (comprendre le jeu de mot avec son propre nom). Fait intéressant, Nah Bolom existe toujours, et c'est là, et pas ailleurs, qu'à l'hiver 2009, je demeurais alors que je menais mes fouilles pour Elizabeth Paris, sur le site de Moxviquil, qui fut lui-aussi fouillé par Blom. Tout ça pour dire que dans la vie, c'est capoté comment les choses sont souvent inter-reliées.

Photographie, assez incroyable merci, de Blom à l'âge de 29 ans.

Alors je suis arrivé à Nyawlins (comme dans Welcome t'Nyawlins) en compagnie de mon popa pis de ma moman, le 15 août, après un road-trip-express à travers les Zétats. Gentils comme ils sont, ils m'ont déménagé, et j'ai donc pu apporter ici une certaine quantité de choses, dont ma blibliothèque et mon linge, ainsi que ma chaise d'ordi et ma machine espresso. Depuis, ils ont passé plusieurs jours avec moi, et sont reparti, et revenus sains-et-saufs au Québec.

Me voici donc installé dans ma maisonnette coquette, qui est, de loin, le logement le plus spacieux où j'ai eu la chance de vivre. Je vis en colocation avec une fille de mon programme, Brittany (photo à venir un de ces 4), avec qui je partage un appartement de 6 pièces et deux chambres de bain, avec une tite-cour, pis des plafonds de 12 pieds.

Depuis mon arrivée, mes activités ont été vraiment très très très intenses, longues et fastidieuses, et on inclues des choses telles que :
1- M'inscrire proprement dit à Tulane, chose compliquée s'apparentant beaucoup à un cauchemar kafkaesque où tout le monde te dis d'aller à la mauvaise place, pis où tu dois retourner à la même place tout le temps, pis où les gens font des erreurs d'orthographe dans ton nom que te mettent le Bureau of Homeland Security sur ton cas (pas de blague). Mais là, c'est tout fait, j'ai même eu mon premier chèque de sous pis mon numéro d'assurance sociale.
2-M'installer dans mon appartement, le meubler, me connecter aux Internets, ce qui est très très compliqué étant donné qu'à Nyawlins, tout est très compliqué. 
3-Finaliser les révisions de ma thèse de maîtrise, qui est désormais to-ta-le-ment, terminée (shit fuck yeah!).

J'ai aussi commencé à faire connaissance avec les autres étudiants gradués de mon programme, qui sont tous très sympathiques. Parmi ces derniers, je me suis mis ben chum avec 2 gars, Dustin et Evan, qui sont de Floride et du Mississippi, et avec qui, entre autres, j'ai eu l'occasion d'être recruté pour tirer un char allégorique avec une grosse tête en papier mâché dessus lors du Mid-Summer Mardi Gras, une grosse parade qui eut lieu samedi passé. Soit-dit-en-passant, tirer un char dans l'une de ces parades est une opportunité extrêmement difficile à obtenir. Plusieurs néo-orléandais, pour les appeler ainsi, en rêvent jours-et-nuit, mais n'y sont jamais parvenu, donc on a vraiment été chanceux en boud'viarge d'être recruté comme  float pullers. L'expérience fut gratifiante, ennivrante, et la chance de mieux connaître ces deux gars-là beaucoup trop sympathiques.

Dustin et moi-même, avec nos costumes c'un 10 cennes, et notre char (Evan en tirait un autre avec un gars pas de t-shirt).

Bon alors cette première entrée de mon nouveau blog s'achève car ça commence à être long tout ça, mais laissez-moi vous dire que je suis heureux de vous offrir ce service de nouvelles à mon propos, et que je considère cette activité comme le meilleur moyen de garder contact avec vous-tous que j'adore, et que je serai indescriptiblement heureux d'avoir de vos nouvelles en retour.

Amour et amitié.
Max.

Dans la prochaines entrée : 5 faits sur Nyawlins.