samedi 3 septembre 2011

Le Petit Dérangement : Max en Louisiane.

Au milieu du 18e siècle, des milliers de Francophones des colonies britanniques maritimes, les Acadiens, sont embarqués de force sur des navires anglais et déportés vers les États-Unis en devenir. Cet évènement historique très particulier pour la francophonie d'Amérique est souvent appelée "Le Grand Dérangement", et a eu plusieurs conséquences sur la communauté francophone d'Acadie, dont certaines génétiques ( http://www.youtube.com/watch?v=e3pXtu7D6NM ). Grand nombre d'entre eux finissent, après de nombreuses étapes, t une très longue route terrible, par se regrouper en Louisiane, alors colonie espagnole. Ils deviendront les Cajuns de la Louisiane.

Le Grand Dérangement

Au début du 21 siècle, un homme, pas Acadien, moi, Max, est déporté de son plein gré vers la Louisiane. Cet évènement dans sa vie est désormais connu comme "Le Petit Dérangement", et il s'appelle désormais Max de la Louisiane.

Moé, devant ma maison, pendant la Tempête Tropicale Lee, arborant mon trésor de t-shirt de Guy Lafleur, récemment autographié par le vrai Guy (voir au dessus du toton gauche sur le gros plan), ainsi que mes bas de pyjamas bleus.

Et me voilà. Je suis rendu un Armaricain.

"Mais, pourquoi la Nouvelle-Orléans ?" me diras-tu...
Eh ben, parce qu'il se trouve que j'ai eu la chance, en Avril 2011, de me voir offrir un poste comme candidat au doctorat en Anthropologie à Tulane University. Tulane, en terme d'Archéologie Maya, c'est un peu comme le Klondike. Disons que y'a peu de département d'Anthropologie qui peuvent se vanter d'avoir mené davantage d'archéologie dans l'aire Maya que Tulane. 

Le premier directeur du Middle American Research Institute (MARI, l'institut d'archéologie de Tulane), a fait des recherches pionnières dans les années 1920 sur des sites majeurs, tels Palenque et Uaxactun (dont il est le découvreur). Vers l'âge de 50 ans, après un divorce, il devint un alcoolique fini, et fut renvoyé du MARI. Suite à cela, avec sa nouvelle femme, Trudi, il alla s'installer au Chiapas, à San Cristobal de las Casas, où il acheta une villa qui devînt à ce moment "Nah Bolom", ou la Maison Jaguar en Maya (comprendre le jeu de mot avec son propre nom). Fait intéressant, Nah Bolom existe toujours, et c'est là, et pas ailleurs, qu'à l'hiver 2009, je demeurais alors que je menais mes fouilles pour Elizabeth Paris, sur le site de Moxviquil, qui fut lui-aussi fouillé par Blom. Tout ça pour dire que dans la vie, c'est capoté comment les choses sont souvent inter-reliées.

Photographie, assez incroyable merci, de Blom à l'âge de 29 ans.

Alors je suis arrivé à Nyawlins (comme dans Welcome t'Nyawlins) en compagnie de mon popa pis de ma moman, le 15 août, après un road-trip-express à travers les Zétats. Gentils comme ils sont, ils m'ont déménagé, et j'ai donc pu apporter ici une certaine quantité de choses, dont ma blibliothèque et mon linge, ainsi que ma chaise d'ordi et ma machine espresso. Depuis, ils ont passé plusieurs jours avec moi, et sont reparti, et revenus sains-et-saufs au Québec.

Me voici donc installé dans ma maisonnette coquette, qui est, de loin, le logement le plus spacieux où j'ai eu la chance de vivre. Je vis en colocation avec une fille de mon programme, Brittany (photo à venir un de ces 4), avec qui je partage un appartement de 6 pièces et deux chambres de bain, avec une tite-cour, pis des plafonds de 12 pieds.

Depuis mon arrivée, mes activités ont été vraiment très très très intenses, longues et fastidieuses, et on inclues des choses telles que :
1- M'inscrire proprement dit à Tulane, chose compliquée s'apparentant beaucoup à un cauchemar kafkaesque où tout le monde te dis d'aller à la mauvaise place, pis où tu dois retourner à la même place tout le temps, pis où les gens font des erreurs d'orthographe dans ton nom que te mettent le Bureau of Homeland Security sur ton cas (pas de blague). Mais là, c'est tout fait, j'ai même eu mon premier chèque de sous pis mon numéro d'assurance sociale.
2-M'installer dans mon appartement, le meubler, me connecter aux Internets, ce qui est très très compliqué étant donné qu'à Nyawlins, tout est très compliqué. 
3-Finaliser les révisions de ma thèse de maîtrise, qui est désormais to-ta-le-ment, terminée (shit fuck yeah!).

J'ai aussi commencé à faire connaissance avec les autres étudiants gradués de mon programme, qui sont tous très sympathiques. Parmi ces derniers, je me suis mis ben chum avec 2 gars, Dustin et Evan, qui sont de Floride et du Mississippi, et avec qui, entre autres, j'ai eu l'occasion d'être recruté pour tirer un char allégorique avec une grosse tête en papier mâché dessus lors du Mid-Summer Mardi Gras, une grosse parade qui eut lieu samedi passé. Soit-dit-en-passant, tirer un char dans l'une de ces parades est une opportunité extrêmement difficile à obtenir. Plusieurs néo-orléandais, pour les appeler ainsi, en rêvent jours-et-nuit, mais n'y sont jamais parvenu, donc on a vraiment été chanceux en boud'viarge d'être recruté comme  float pullers. L'expérience fut gratifiante, ennivrante, et la chance de mieux connaître ces deux gars-là beaucoup trop sympathiques.

Dustin et moi-même, avec nos costumes c'un 10 cennes, et notre char (Evan en tirait un autre avec un gars pas de t-shirt).

Bon alors cette première entrée de mon nouveau blog s'achève car ça commence à être long tout ça, mais laissez-moi vous dire que je suis heureux de vous offrir ce service de nouvelles à mon propos, et que je considère cette activité comme le meilleur moyen de garder contact avec vous-tous que j'adore, et que je serai indescriptiblement heureux d'avoir de vos nouvelles en retour.

Amour et amitié.
Max.

Dans la prochaines entrée : 5 faits sur Nyawlins.

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