Bad Lock, Good Luck.
Alors cette semaine je vais me concentrer sur une histoire digne d'être racontée, celle de mon cadenas de vélo. Comme aucune photo n'est là pour accompagner ce récit biblique, je vous y mets des clichés de mes fouilles de cet été, sur le site d'Ixchel, Belize. Ok, c'est totalement hors contexte, mais c'est joli.
Je vous ai déjà parlé de Dustin, mon pote du programme (avec qui j'avais tiré le chariot allégorique), et bien justement, cette soirée de Mid-Summer Mardi-Gras, nous avions procédé à un échange de cadenas. Cela car son vélo était trop "large" pour son propre cadenas. Le mien étant d'un modèle plus long, dans un geste purement altruiste, je le lui échangé pour son petit "U-Lock", qui fitait bien sur mon vélo. Alors, depuis ce moment j'utilisais ce cadenas, qui faisait très bien l'affaire.
Donc, à peine quelques jours plus tard, mon ex-cadenas, désormais celui de Dustin, lui fait la passe du cadenas qui chie. Son vélo barré, indébarable, sous la pluie battante de la tempête tropicale, l'a emmerdé royalement. Un cadeau grec me direz-vous? Eh bien j'avais jamais eu de problème avec le cadenas avant, mais bon. Il fini par finir par résussir à l'ouvrir avec du WD-40 et 2 heures à gosser dessus. Il évite les 50$ chargés par un serrurier pour ouvrir ou couper la chose.
La longue plateforme temple sur laquel j'ai fouillé (mon unité de fouille était sous la bâche orange). Ce type de plateforme s'appelle une Eastern Shrine.
En fin de compte, avec mon petit cadenas, je m'en était bien tiré... Jusqu'à ce que...
... Nous sortions, Brittany, Evan, Dustin et moi, jeudi passé prendre 2-3 verres dans un bar pas trop loin. Bien entendu, c'est à vélo qu'on y va. On boit nos verres (chez Miss Mae's, les jeudi soir, c'est une piasse pour un mixed-drink). Minuit, il est temps de rentrer puisque j'ai mille cossins à faire le lendemain matin... Mais, mais mais, mais mon cadenas ne s'ouvre pas. Je gosse 10 minutes dessus, y'a pas moyen, il fait la tête dure. Et c'est pas un tit-cadenas de fif, c'est un u-lock. Comble du destin, Dustin est là et se fout de ma gueule. What goes around comes around... Alors je décide de retourner chez moi à pied (20 minutes de marche vs. 5 de vélo), et de m'occuper du cadenas le lendemain.
Fail.
Cadenas : 1, Max : 0
Sur la plateforme en question, au tout-début des fouilles.
Le lendemain, je me lève de bonne heure, car j'ai un rendez-vous important à 12h30. Neuve heures, enfourchant le vélo prêté par ma coloc, je m'en vais acheter du graphite liquide afin d'essayer de forcer mon cadenas à ouvrir. Ceci étant dit, son vélo en est un typique de la Nouvelle-Orléans, un cruiser. Ça va pas vite, y'a qu'une vitesse, pis les freins c'est avec les pédales par en arrière, comme quand t'étais p'tit.
Mais bon, le graphite en main, je retourne retrouver mon vélo chez Miss Mae's. Il est toujours là. Alors pendant 30 minutes, je gosse après la serrure de ce petit merdeux de cadenas devant le regard amusé des gars de la construction qui y travaillent sur l'intersection. Je squirt une demie bouteille de graphite, me salie, sue, tâche mes vêtements, sacre, fais peur à des enfants, prend une gorgée d'eau, et fini par maudire un coup de pied sur le cadenas, oubliant que la clé s'y trouvait toujours, et briser la clé en mille. Fail.
Cadenas : 2, Max : 0
Viarge de cul. Je reprend mes esprits, et décide de mener mon cruiser jusqu'au ACE, une quincallerie pas trop loin. Rendu là, j'explique ma situation. Et quel chance ! Un plombier très sympathique m'offre de venir me couper le cadenas avec un grinder (car les grosse pinces ça marche pas). Génial ! Alors, chop-chop, de retour sur le cruiser, de retour au vélo prisonnier. Le gars vérifie que ce qui reste de ma clé fitte dans le cadenas (prouvant que je ne suis pas un voleur culotté). Il branche sa meule, dans sa un transformateur pluggé dans son lighter de char. Et... rien. Pas assez d'ampère. Bien désolé, il essaye d'ouvrir mon cadenas avec le mognon de clé, n'y parvient pas, s'excuse, je le remercie, et il repart.
Fail.
Cadenas : 3, Max : 0
Retour à la case départ. Que faire ? Je me convainc d'aller parler à un gars dans un gros truck de construction blanc. Lui explique la situation, me dit que c'est ok. Quelle chance ! Il veut toute fois vérifier que le vélo m'appartient. Pas de trouble, j'ai ma clé. Mais, mais mais, mais elle est où ? Boud'viarge. Trouve plus la clé. Je fouille 10 minutes pour ne trouver qu'un briquet.
Fail.
Cadenas : 4, Max : 0
Le monsieur me demande de demander au policier qui surveille les travaux de lui expliquer la situation car là il commence à être suspicieux de mon honnêteté. AAAAH! Ok, je parle au gros policier. Malgré mon degré d'exaspération, réussi en 10 minutes à le convaincre qu'il s'agit de mon vélo. Bon, là monsieur construction accepte de me donner un coup de main. Il empoigne une grosse scie à métal et on retourne à mon vélo. De kessé je vois pas? Ma clé a réapparu. On rigole, il commence à scier mon cadenas, et en 5 minutes y vient à bout. Qui aurait cru qu'une simple scie à fer ferait la job (note à quiconque fait face à cette situation). Je saute de joie, lui serre la main, il me dit que je lui doit pas un sous, je sacre le cadenas dans la poubelle avec triomphe.
Success.
Cadenas : 4, Max : 1000
Il est rendu midi moins 10, et je vais même pouvoir me rendre à mon rendez-vous de midi 30 à temps. Reste que j'ai dû chauffer mon vélo en tenant le guidon de l'autre vélo, ce qui est très casse-gueule, spécialement sur les rues de la Nouvelle-Orléans (apparemment ça s'appelle ghost-riding). Un arrêt pour m'acheter un nouveau cadenas, et hop, la journée peut commencer. Comme le gars du bike-shop me dit, You must always spit in the face of adversity. En fin de compte, je suis agréablement surpris de la gentillesse de tous ceux qui m'ont aidé dans ma quête contre cet ignoble cadenas, et qui ne m'ont rien chargé. Disons que ça te brasse le préjugé sur les Américains.
Bonne semaine !
Après une semaine de fouilles, avec Billy Boots, mon assistant, devant une tombe royale pas encore ouverte.
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